Concept

Notre objectif est d’agir contre les mariages forcés en Suisse.

Le Service contre les mariages forcés est la première organisation non gouvernementale et à but non lucratif spécialisée pour agir contre les mariages et relations forcées (tels que les mariages forcés, les unions conjugales forcées, les fiançailles forcées mais aussi les interdictions de mariage). Le Service contre les mariages forcés est chapeauté par l’association Migration & droits humains (www.migration.org), qui en est l’organisation mère.

Depuis 2000, le Service contre les mariages forcés mène activement des observations, débats et recherches sur ce sujet. Après une préparation et une familiarisation approfondie avec la problématique des mariages forcés en Suisse, le lancement officiel a eu lieu en 2005 : d’une part par la publication du site internet www.zwangsheirat.ch (ce qui représente alors la première source d’information complète en Suisse) et, d’autre part, par plusieurs manifestations publiques. Le coup d’envoi a eu lieu au Palais de la culture et des congrès de Lucerne (KKL). Par ses activités, le Service contre les mariages forcés a considérablement contribué à la mise à l’agenda de la question des mariages forcés dans le débat public, ainsi qu’à la levée de tabous à ce sujet. Les demandes d’informations émanant de personnes (potentiellement) affectées, de professionnels, d’experts et d’individus ou autorités clés en Suisse ont augmenté continuellement depuis ce jour.

Depuis sa création, le Service contre les mariages forcés est une organisation partenaire de la Confédération suisse dans la lutte contre les mariages forcés en Suisse.

  • De 2009 à 2013, elle a été l’une des quatre organisations partenaires de l’Office fédéral des migrations (ODM, Secrétariat d’État aux migrations actuellement) dans le domaine des projets de modèles nationaux.
  • Depuis juillet 2013, le Service constitue un partenaire du « Programme fédéral de lutte contre les mariages forcés » (durée jusqu’en août 2017).
  • Entre avril 2015 et fin 2017, il a pris la fonction de centre de compétence fédéral contre les mariages forcés dans le cadre du programme fédéral mentionné ci-dessus.
  • Puis à partir de 2018, en tant que Centre de compétence fédéral pour toute la Suisse.

En tant qu’organisation partenaire associée au projet européen Daphné « Active Against Forced Marriage », qui bénéficie d’un large soutien, le Service contre les mariages forcés a participé à l’élaboration de recommandations européennes pour des mesures contre le mariage forcé entre 2007 et 2009 et continue aujourd’hui encore à entretenir des échanges au niveau fédéral et international. La collaboration a permis de créer des synergies, ainsi que des échanges d’expériences avec d’autres pays qui enrichissent le travail de notre Service.

En 2010, le Service contre les mariages forcés a reçu le Prix des droits humains du International Human Rights Forum Lucerne. Forte de sa longue expérience en matière de consultations et de coaching, notre Service a mis au point un modèle de consultation spécifique et dynamique (« modèle RSP » : résolution régressive, subversive et progressive de la situation forcée), qui attire désormais également une attention au-delà des frontières nationales. Au cœur de ces concepts se trouve l’analyse centrée sur les problèmes et les cas, mais aussi l’analyse basée sur l’expérience passée et le développement individuel de stratégies d’adaptation qui en découle, avec la participation constante des personnes concernées. Dans l’idéal, la libération d’une relation forcée (fiançailles, mariage) ne devrait pas conduire à une rupture des relations avec la famille et les proches des personnes concernées, mais à l’élaboration progressive de solutions acceptables, durables et donc « progressives » pour tous.

Le Service contre les mariages forcés a développé, en collaboration avec les autorités bernoises, un modèle de coopération au cas par cas efficace et efficient. Ce modèle d’intégration des mesures au niveau des fonctionnaires et des ONG a récemment été relayé dans les médias. Nous sommes en train de développer et de diffuser ce modèle pour d’autres cantons et pour la coopération au niveau fédéral. En août 2017, l’unité a développé, en collaboration avec l’Inspection de la police de Berne, un outil de déclaration sous serment, qui peut être utilisé dans toute la Suisse, à titre de premier exemple.

Avec ce site internet, nous voulons apporter une contribution aux personnes concernées par des relations forcées. Nous leur donnons la possibilité de nous contacter et de travailler avec nous pour faire évoluer leur situation. Il est important pour nous d’entamer un dialogue avec les personnes concernées et d’accompagner individuellement leur situation.

Parallèlement, nous nous adressons aux personnes qui ont des relations professionnelles ou privées avec des personnes concernées par le mariage forcé ou qui sont impliquées sur le plan scientifique ou politique. Cela exige des connaissances approfondies. Nous développons et élargissons constamment ces connaissances par des activités de recherche, des échanges avec les autorités et les experts, des discussions avec les personnes concernées et un survol de la situation dans les autres pays. Nous rejetons les jugements et préjugés hâtifs provenant de différents contextes et analyses. C’est une tâche exigeante, mais qui en vaut la peine : ce n’est qu’ainsi que nous pourrons nous rapprocher de l’objectif de faire respecter les droits humains sur le long terme.

Pour schématiser, l’approche adoptée par le Service contre les mariages forcés couvre les six domaines suivants :

  1. Activités de projet pour la prévention et la protection
  2. Coaching pour professionnels et consultation avec les personnes concernées
  3. Formation continue et workshops
  4. Recherche et suivi
  5. Mise en réseau des parties prenantes
  6. Relations publiques et relations avec les médias

Méthodologie de travail

Nous formons une équipe aux multiples facettes regroupant des personnes ayant de nombreuses années d’expérience dans la conception et réalisation de projets ainsi que dans le travail associatif. Les principes de gestion de projets que nous appliquons sont éprouvés, professionnels et soigneusement adaptés. Ceci s’applique non seulement aux différentes phases du projet (esquisse, conception, planification, mise en œuvre, évaluation), mais aussi à la direction et aux responsabilités de l’équipe (marketing du projet, identité visuelle, capacités individuelles et collectives, suivi, alignement, etc.) Ainsi, nous essayons de garantir un haut standard de qualité qui soit à la hauteur de l’enjeu et répondant à des normes professionnelles.