Lors de débats portant sur des sujets problématiques en contexte transculturel, les discussions sur les valeurs sont fréquentes. Au cours de ces discussions, les comportements « autres » sont souvent évalués, dévalués, dépréciés, dénigrés. Le principe qui nous guide et nous accompagne est le suivant :  la dignité plutôt que les valeurs. Ainsi, nous nous appuyons sur l’article 1 de la Déclaration universelle des droits de l’Homme pour guider notre travail.

« Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité. »
Art. 1 Déclaration universelle des droits de l’Homme de 1948

Nos projets et nos activités portent en particulier sur l’information et les consultations, ainsi que sur la prévention et la sensibilisation. Nous ne voulons pas dénigrer la question complexe du mariage forcé pour certains groupes de population mais nous ne voulons pas pour autant la minimiser dans le contexte suisse. Comme le montre notre travail, un grand nombre de personnes en Suisse sont concernées par les mariages forcés et les unions conjugales forcées (le nombre de cas non déclarés est bien plus élevé). Nous nous engageons à atteindre et à soutenir le plus grand nombre de personnes possible.

Les mariages forcés sont parfois utilisés à mauvais escient pour dépeindre les groupes issus de l’immigration comme arriérés et pour surestimer la société majoritaire. Nous faisons ici appel à une prise de conscience historique et autocritique : le droit de vote des femmes est également un droit humain. En Suisse, il n’a été introduit en Appenzell Rhodes-Intérieures qu’en 1990 par une décision du Tribunal fédéral. L’exemple montre que des violations des droits humains peuvent survenir dans toutes les sociétés, mais cela ne les excuse en rien, car :

« Multicultural sensitivity is not an excuse for moral blindness. »
Mike O’Brien, House of Commons Adjournment Debate on Human Rights (Women), 10 February 1999.